https://www.crossculturalsolutions.org/wp-content/uploads/2017/11/1-6.jpg
perco-et-succession

Lorsqu’un proche décède, divers aspects financiers et patrimoniaux doivent être pris en compte pour régler sa succession. Parmi les éléments souvent évoqués figure le Plan d’Épargne Retraite Collectif (PERCO). Mais que devient cet instrument financier lors d’une succession ? Se fond-il simplement dans l’ensemble des biens ou existe-t-il des règles spécifiques à son égard ? Éléments de réponse ici.

Comprendre le PERCO et son fonctionnement

Avant d’entrer dans le détail des questions relatives à la succession, il est utile de rappeler ce qu’est un PERCO et comment il fonctionne. Le PERCO, ou Plan d’Épargne Retraite Collectif, est un dispositif mis en place par une entreprise permettant aux salariés d’épargner en vue de leur retraite. Il fait partie des solutions d’épargne salariale, au même titre que le Plan d’Épargne Entreprise (PEE).

Les sommes versées sur le PERCO sont bloquées jusqu’au moment où le salarié prend sa retraite, bien que certains cas de déblocage anticipé soient prévus par la loi, comme le mariage, l’achat de la résidence principale ou encore des événements plus dramatiques comme le décès du bénéficiaire.

Contributions et avantages fiscaux

Le PERCO présente plusieurs avantages, notamment fiscaux. Les contributions effectuées par l’entreprise peuvent être exonérées de charges sociales, dans certaines limites. De plus, les montants investis via le PERCO ne sont pas immédiatement imposables pour le salarié, ce qui représente un avantage non négligeable.

Il convient également de noter que les revenus générés par les sommes placées sur le PERCO sont eux aussi exonérés d’impôt sur le revenu jusqu’au déblocage des fonds. À partir de là, l’imposition dépend du mode de sortie choisi  : rente ou capital.

Le perco et ses implications sur la succession

Avec ces bases, abordons maintenant l’élément central : que se passe-t-il concernant le PERCO lorsqu’un décès survient ? Sur ce plan, il y a plusieurs scénarios possibles, principalement tournant autour du statut du PERCO et des éventuels bénéficiaires nommés par le défunt.

Désignation des bénéficiaires

Souvent, dans le cadre d’un PERCO, le titulaire a la possibilité de désigner un ou plusieurs bénéficiaires en cas de décès. Ces bénéficiaires recevront alors les sommes épargnées sans que celles-ci n’entrent formellement dans la succession générale de l’individu. Cette désignation peut être réalisée directement via le contrat PERCO ou par testament.

En l’absence de désignation de bénéficiaires spécifiques, les sommes reversées font bel et bien partie de la succession. Elles entrent alors dans le calcul global de l’actif successoral à partager entre tous les héritiers conformément aux dispositions légales ou testamentaires applicables.

Aspects fiscaux et droits de succession

L’aspect fiscal de la transmission du perco dépend donc étroitement de la manière dont les bénéficiaires ont été désignés. Si la désignation précise un ou plusieurs bénéficiaires nommés, les fonds peuvent être transmis dans un cadre fiscal potentiellement plus favorable.

À défaut, les droits de succession s’appliquent pleinement, selon les barèmes classiques. C’est pourquoi il est souvent recommandé de consulter un conseiller financier ou un notaire pour optimiser la situation fiscale, surtout s’il s’agit de sommes substantielles.

Déblocage des fonds et versement aux héritiers

Une autre question cruciale est celle du déblocage des fonds et du versement aux bénéficiaires ou héritiers. Lorsque le décès du titulaire du PERCO est constaté, les démarches pour débloquer les fonds doivent être entreprises par les ayants droit. La procédure peut varier en fonction de l’institution gestionnaire.

La plupart du temps, il faudra fournir un certificat de décès ainsi qu’une copie du testament ou désignation de bénéficiaire afin de permettre le bon transfert des fonds à ceux nommés. En absence de tels documents, l’acte notarié établissant la qualité d’héritier sera nécessaire.

Compte inactif et retour au capital

Dans le cas où aucun bénéficiaire n’a été désigné et que les héritiers ne réclament pas les fonds rapidement, le PERCO peut être considéré comme un compte inactif. Après une période déterminée, généralement 10 ans, les fonds non réclamés retournent au Trésor public.

Cela signifie qu’il est vraiment important de suivre de près les comptes et investissements d’un membre décédé de la famille pour éviter la perte des fonds. Un compte actif permettra de conserver le capital dans le giron familial plutôt que voir ces ressources retournées à l’Etat.

Conseils pratiques pour gérer la succession d’un PERCO

Maintenant que l’on saisit mieux les implications fiscales et pratiques, voici quelques recommandations pour gérer efficacement la succession d’un PERCO. Assurez-vous que le défunt a bien désigné des bénéficiaires clairs et précis pour chaque plan d’épargne détenu.

Renseignez-vous sur les différentes modalités de déblocage des fonds auprès de chaque institution financière concernée. Cela nécessitera probablement des certificats officiels spécifiques et peut prendre plusieurs semaines administratives.

Parler avec un expert

N’hésitez pas à solliciter les conseils d’un notaire ou d’un avocat spécialisé en droit des successions. Ce dernier pourra vous guider sur la meilleure façon de déclarer chacun des actifs et, éventuellement, de réduire la charge fiscale globale.

Pour toute gestion post-décès plus complexe, incluez des conseillers en gestion de patrimoine qui possèdent une expertise spécifique en matière d’épargne salariale et de succession. Cela pourrait grandement faciliter toutes les démarches :

  • Désignez des bénéficiaires spécifiques pour chaque compte PERCO et PEE ;
  • Collectez tous les documents nécessaires avant d’engager les formalités de succession ;
  • Consultez régulièrement pour maintenir les informations à jour ;
  • Pensez à informer vos proches de l’existence de ces comptes pour simplifier les futures démarches.

Cas particuliers et situations diverses

Il existe des cas particuliers qui méritent d’être mentionnés. Par exemple, si le détenteur du PERCO était marié sous un régime de communauté réduite aux acquêts, les fonds contenus dans le PERCO sont partagés en partie égale dans le cadre de la liquidation matrimoniale avant d’intégrer la succession proprement dite.

D’autres cas peuvent concerner des successions internationales lorsque le titulaire résidait hors de France. Ici, les règles de double imposition peuvent compliquer davantage le processus de transmission et de déclaration fiscale.

Gestion des conflits entre héritiers

Enfin, malgré toutes les précautions prises, des conflits entre héritiers peuvent surgir concernant la distribution des fonds du PERCO. Il est donc crucial d’aborder ces questions avec transparence et équité avant qu’elles ne deviennent sources de litiges familiaux.

Souvenez-vous qu’une bonne communication et des papiers en ordre facilitent grandement la résolution de telles situations. Pour prévenir tout malentendu, informez vos proches et héritiers désignés des décisions financières importantes de votre vivant.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

52 + = 56

error: Content is protected !!
46westaltoroslabslpcazinyadlazik